Les acides gras trans provoquent-ils le diabète ?
La consommation d’acides gras trans (AGT) paraît, plus que pour tous les autres nutriments, associée à une augmentation du risque cardiovasculaire (CV).
Par le Dr Boris Hansel
Pour expliquer cette observation, de nombreux travaux ont examiné l’impact des AGT sur les facteurs de risque CV. Les résultats montrent que ces acides gras favorisent les dyslipidémies, entraînant à la fois une augmentation du LDL-Cholestérol et une baisse du HDL-Cholestérol. Mais en ce qui concerne l’impact des AGT sur la glycémie, les données sont plus contrastées. Notamment, certaines études sont en faveur d’un rôle diabétogène tandis que d’autres ne le confirment pas.
Pour synthétiser les données disponibles sur cette question, Aronis et al. ont réalisé une méta-analyse regroupant les essais cliniques examinant l’impact des AGT sur la glycémie et l’insulinémie. Sept études répondaient aux critères d’inclusion (réalisation en double aveugle, régime alimentaire bien contrôlé aussi bien dans les groupes « intervention » que les groupes « témoin »).
Au total, 208 volontaires ont été inclus dans ces études. L’apport en AGT s’échelonnait entre 2,59 et 7,8 % des apports énergétiques totaux. Quatre des sept études concernaient des sujets en bonne santé, normolipidémiques, tandis que les trois autres incluaient des sujets dyslipidémiques (une étude), des obèses (une étude) ou des femmes ménopausées en surpoids (une étude). La durée des interventions était de quatre à six semaines sauf pour l’un des essais où elle atteignait seize semaines.
Le résultat principal de cette méta-analyse est l’absence d’effet délétère perceptible des AGT sur le métabolisme glucidique : ni la glycémie, ni l’insulinémie n’est influencée par la consommation d’AGT dans des conditions expérimentales. En revanche, l’impact de ces acides gras sur le cholestérol (HDL et LDL) est confirmé. Enfin, une relation dose-effet n’a pas pu être mise en évidence, ni pour leur influence sur la glycémie et l’insulinémie, ni même pour leur effet sur les lipides plasmatiques.
Ainsi, cette méta-analyse montre que réduire les apports en AGT chez des sujets non diabétiques n’influence pas l’insulinosensibilité. Compte tenu de la courte durée des essais inclus, on ne peut donc pas conclure quant à l’influence des AGT sur le métabolisme glucidique à long terme.
En pratique, la principale justification pour limiter au maximum les apports en AGT est d’éviter, à court terme, la détérioration du bilan lipidique et, à long terme, la survenue des maladies cardiovasculaires.
Aronis KN et coll. : Effects of trans fatty acids on glucose homeostasis : a meta-analysis of random-ized, placebo-controlled clinical trials. Am J Clin Nutr., 2012; 96: 1093-9 – Publié le 06/11/2012.
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